Devenir un Franc-maçon instruit...
Les Secrets de la Loge n°17
Interview de Franck Fouqueray – Membre de la G.L.M.M.M.
Vampire et symbolisme de la FM par Franck Fouqueray
Le Franc-maçon et le Vampire ont quelques points communs dans leur quête d'immortalité. Tout d'abord, on remarquera qu'aucun vampire ne s'introduit par la force, il est toujours invité à entrer. Le Franc-maçon qui désire cheminer doit lui aussi inviter et être invité. La force et la ruse n'y font rien, l'initiation est un patient cheminement vers l'intérieur et la seule force nécessaire est la volonté motivée par le désir qui est lui-même animé par la conscience.
Au delà de cette caractéristique, un point capital émerge, c'est la recherche de l'immortalité. Il ne s'agit pas de la certitude que le maçon et le vampire seront assurés d'être encore présents dans 1 000 ans, mais la certitude d'une immortalité immédiate, dans le présent grâce au phénomène de palingénésie. Les fondements de la Franc-maçonnerie reposent sur ce principe de vie-mort-renaissance, afin d'intensifier chaque seconde et de la rendre immortelle. Pour ce faire, le Frère ou la Sœur qui prétend rechercher la Lumière travaille en réalité à dévoiler les ténèbres. Il ne peut donc travailler que sur l'obscurité s'il veut améliorer cette fameuse Lumière vibratoire recherchée. Le travail du Franc-maçon ne consiste en aucune manière à rechercher une source lumineuse visible, mais bien à permettre aux parts de ténèbres qui habitent chacun de nous à se purifier pour trouver une rectitude, un alignement et laisser ainsi émaner une onde vibratoire d'Harmonie. Ce travail alchimique s'effectue initialement par une action de séparation. Rappelons que le Diable dans son origine grecque, le diábolos signifie celui qui divise, qui sépare. A contrario le Symbole, qui trouve lui aussi son origine en Grèce avec le mot sumbolon, est celui qui rassemble, qui unit.
Parmi les Les 7 opérations Alchimiques : Calcination - Dissolution - Séparation - Conjonction - Fermentation - Distillation - Coagulation, ce fameux travail de séparation occupe donc la 3ème place. Séparer est donc une étape indispensable avant de réunir dans un cycle perpétuel. Le but étant d'atteindre le graal, celui de l'unité, grâce à la coagulation. Nous comprenons ainsi beaucoup mieux le célèbre "Solve Coagula" alchimique. Dissoudre et coaguler, ces cycles sont les deux faces de la même pièce.
La quête de vie éternelle du vampire, dont la fonction de transmission dans une forme d'infini, est une parabole du travail maçonnique. Les deux sont en quête d'intensité. Pour atteindre l'objectif, d'autres lois sont à prendre en compte. Parmi celles-ci, il y a la loi d'alignement. Si nos religions occidentales ont pris en otage les notions de « bien » et de « mal » en leur donnant la fonction de régulateur et d'arbitre pour le droit d'accès au paradis, en revanche dans les sociétés anciennes, notre curseur avait une toute autre forme, nous parlions alors de juste et d'injuste.
Cette notion de « juste » est un parent direct de l'harmonie. Vivre selon des percepts de justesse revient à tenir compte de soi, des autres et de son environnement. Cette loi n'est évidement pas figée, car ce qui pourra être juste pour l'un, ne le sera pas pour l'autre. Elle tient donc compte des variables environnants et fait appel à la conscience humaine reliée à sa spiritualité. En revanche, le « bien » quant à lui, tient compte de critères moraux édictés par le Maître au pouvoir. Il suffit d'observer nos livres d'histoire pour constater que la période d'inquisition était « bien » pour le pouvoir catholique, mais nettement plus proche du « mal » pour les sud-américains dont la culture fut éradiquée au nom de l’éducation. C’est ainsi que 2 000 ans de christianisme ont fini de nous convaincre que le « bien » et le « juste » sont des mots frères. Or n'en est absolument rien. Le glissement de sens nous a éloigné de notre conscience et de notre nature humaine au service d'intérêts généralement économiques, mais toujours lié au pouvoir.
Nous pouvons nous demander si l'exploitation incessante des ressources naturelles, dans le seul but du profit n'est pas qualifiable de « vampirisation » dans un but morbide voué à sa perte ? Il est très inquiétant de constater que ce méfait n'a aucun autre but que d'assouvir la soif sanguinaire de pouvoir de quelques monstres encravatés à visage humain.
C’est pourquoi, à l’instar de ces méchants indiens qu’on nous présentait dans les films de cow-boys de notre enfance, qui en réalité n’étaient que les victimes d’un honteux génocide, il est fort possible que les fameux vampires si dangereux de notre monde moderne, ne soient pas tous enfermés dans des cercueils s’ouvrant à minuit. Pour ma part, les vampires les plus dangereux sont ceux qui occupent nos écrans TV et négocient pour notre compte les précieux barils de pétrole. Si nous avons appris à nous protéger par l’ail et le crucifix de Christopher Lee, Gary Oldman, Béla Lugosi ou Max Schreck, il semblerait bien qu’il n’existe actuellement aucune protection pour échapper à tous les actuels vampires en liberté.